La Piscine
C'est le nom qui s'est imposé pour le Musée d'art et d'industrie de Roubaix (le MAIR) lorsqu'il s'est installé en 2001 dans les locaux, abandonnés depuis 1985, des anciens Bains Municipaux roubaisiens.
Cet étonnant batiment, construit entre 1927 et 1932, comportait à l'époque, un salon de coiffure, de manucure et pédicure, une piscine et des bains de vapeur (dans lesquels je me cachais pour échapper au maître nageur, lorsque nous y venions avec le collège). Son architecture Art déco en a fait un édifice original au milieu de cette ville aux briques rouges.
L'ancienne façade n'a pas été retenue pour en faire l'entrée du musée . Dommage car elle est magnifique.
Les architectes, soucieux de respecter l'identité industrielle de la ville ont choisi de faire arriver les visiteurs sur le côté, là où se trouvait jadis une usine de laine dont il ne subsistait plus que la façade et un tronçon de cheminée .
En sortant du musée, voici la vue que l'on a sur l'ancien mur en ruine de l'usine. Pas des plus jolis à mon avis.
Mais la surprise la plus agréable se trouve à l'intérieur, dans l'ancien bassin qui a été restauré à l'identique (ou presque).
Seul, l'immense portique en céramique, datant de l'exposition universelle de Gand en 1913, a été rajouté.
Ce bassin est entouré de grandes sculptures mais on a conservé, en son milieu, une pièce d'eau qui peut être recouverte pour des défilés ou des expositions.
Les anciennes cabines et douches abritent des vitrines d'arts appliqués ou décoratifs (céramiques, bijoux, vêtements, sacs....). Une ou deux ont été conservées en souvenir.
Au 1er étage (salle réservée aux professionnels), est entreposé l'incroyable fonds textile regroupant quelques 8000 livres d'échantillons issus de la production textile de la ville et 50000 pièces de tissus allant de fragments coptes du 4ème siècle aux réalisations contemporaines (Castelbajac, Kenzo,...).
C'est à cet étage aussi que se trouvent les ateliers d'enfants.
Dans certaines salles, des bancs-coffres renferment des jeux , des déguisements, conçus par les animateurs du musée, en rapport avec les oeuvres exposées, et destinés aux enfants qui viennent en visite avec leurs parents.
Les bains de vapeur ont été démolis et, à leur place, se trouve un espace réservé aux créateurs de mobilier (comme Christian Astuguevieille, Garouste, Bonetti, Teruaki Ohashi......).
Mais deux pièces ont été conservées telles qu'elles étaient en 1932. Ce sont celles des baignoires réservées aux hommes et celles réservées aux femmes.
J'adore ce musée et j'adore m'y promener. Il est vivant et gai . Par intervalles, un enregistrement des rires et cris des baigneurs d'antan est diffusé par des haut-parleurs. Surprenant, me direz-vous, pour un musée où, d'habitude, il règne un certain silence et recueillement. C'est ce qui en fait son originalité !
Les Roubaisiens sont très fiers de leur musée . Il faut dire que, lorsqu'il a été question d'acquérir "la petite châtelaine" de Camille Claudel, et qu'on leur a proposé de participer financièrement à l'achat de cette oeuvre, les habitants ont ouvert leur porte-monnaie sans hésiter.
En remerciement de leur générosité, l'entrée du musée est désormais gratuite pour tous les habitants de la ville.
Certaines photos ont été trouvées sur Internet.
Pour une visite virtuelle (attention, téléchargement très long), vous pouvez aller voir :
https://my.matterport.com/show/?m=NCss1NB7uMo
A la sortie, il y avait une "oeuvre d'art" plutôt particulière . Savez-vous ce que c'est?
Ce sont les autocollants que l'on nous donne à l'entrée selon le jour et le style de visite que l'on désire faire (expo temporaire, visite guidée, etc...) et que les gens, à la sortie, ont collés sur le poteau et le portail. Du coup, j'y ai collé la mienne également, histoire de participer à cette grande oeuvre collective et sauvage.
Si j'étais animatrice du musée, je concevrais un grand panneau où les gens pourraient coller leurs stickers mais de façon ordonnée, pour créer, par exemple , un paysage, un visage ou je ne sais quoi d'autre.